présente
 đ La Grande Vague ! đ
Couleur Café Citoyen
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La derniĂšre crĂ©ation de la Compagnie Paloma : La Grande Vague, piĂšce de thĂ©Ăątre que lâon qualifierait de mĂ©lancolique.
Quelques mots sur la compagnie
La Compagnie Paloma est crĂ©Ă©e en 2011 par Laurence Gay-Pinelli afin de promouvoir ses textes, nouvelles, romans et crĂ©ations thĂ©Ăątrales. Lâorigine du titre vient dâune marque de mobylette des annĂ©es 60 symbolisant un art de vivre et une certaine nostalgie de ces temps anciens. Des crĂ©ations comiques sont proposĂ©es, chaque annĂ©e, Ă des groupes dâacteurs amateurs.Â
Pour mettre en place ces créations, Laurence loue la salle du théùtre le Fou depuis de nombreuses années. Régie par la compagnie Essentielle EphémÚre dont fait partie la metteuse en scÚne Alizé Lombardo. La fondatrice fait également appel aux comédiens de la compagnie Tsemerys comme Julie Berlin-Simon et Alizée Linavert.
Crédit photo Eva Duc pour CCC Média
Une réelle prise de conscience
Nous sommes ressorties de cette piÚce; bouleversées mais en quelque sorte, apaisées par rapport à un thÚme plutÎt difficile à aborder : le choix de mourir.
Quelques mots sur la piĂšce : elle dure 1h25 et relate lâhistoire dâune mĂšre et de ses deux filles. Toutes diffĂ©rentes dans leur caractĂšre et façon de vivre, elles vont rĂ©ussir Ă sâentraider et se soutenir dans la dĂ©cision de mourir de la mĂšre aprĂšs avoir appris quâelle Ă©tait atteinte dâune maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative.
Le synopsis de la piĂšce pourrait sembler difficile dâaccĂšs au premier abord, surtout dans la situation dans laquelle nous Ă©voluons depuis quelque temps. Il est important pour Laurence Gay Pinelli de pouvoir parler de sujets sombres et sĂ©rieux dans nâimporte quel moment. Pour lâauteure, tout est une question de prĂ©sentation au public. Bien que lâhistoire en elle-mĂȘme soit pesante et que lâatmosphĂšre de cette pĂ©riode soit anxiogĂšne, la piĂšce nous apporte des valeurs de courage, d’ensemble, pouvoir et savoir dĂ©passer des situations dramatiques. Câest une sorte de mise en perspective qui redonne de la force et de lâespoir par le biais dâun sujet grave.
Crédit photo Eva Duc
Lâauteure, Laurence Gay Pinelli, a elle mĂȘme vĂ©cu lâexpĂ©rience de soutenir un proche dans « le long chemin de la maladie incurable ». Câest comme cela quâelle a commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir sur sa mort Ă elle. En effet, dans la piĂšce elle incarne Lise, la mĂšre qui souhaite mettre fin Ă ses jours. Pour Laurence, « notre mort nous appartient au mĂȘme titre que notre vie », chose trĂšs bien expliquĂ©e dans la piĂšce, toujours avec douceur et poĂ©sie. En effet, il est question Ă de nombreuses reprises dans la piĂšce de souvenirs heureux de lâenfance qui eux, restent Ă©ternels. Ăgalement des choix de vie des filles, totalement diffĂ©rents, exaspĂ©rĂ©es de la vie menĂ©e, dĂ©primĂ©es et distantes entre elles. La mort de leur mĂšre leur fait comprendre lâimportance du soutien et de la solidaritĂ©.
Une piÚce de théùtre lourde en signification
La bienveillance est le maĂźtre mot de cette piĂšce, il nây pas de regard moralisateur sur ce thĂšme.
Un rĂ©cit qui pose diffĂ©rentes questions sans donner une rĂ©ponse unique, mais laisse au spectateur la possibilitĂ© de se faire sa propre idĂ©e sur le sujet. En aucun cas un plaidoyer pour lâeuthanasie, La Grande Vague est uniquement lâhistoire dâune mĂšre face un choix difficile, rĂ©cit des consĂ©quences engendrĂ©es sur sa famille. Une piĂšce qui interroge les rĂ©actions des gens face Ă une dĂ©cision compliquĂ©e entre soutien et peur de la perte de lâĂȘtre cher. Toute cette rĂ©flexion nous amĂšne Ă une seule question posĂ©e par lâauteure :
« Dans nos sociĂ©tĂ©s oĂč le mieux vivre, le mieux ĂȘtre, semblent ĂȘtre une considĂ©ration sociale constante, pourquoi ne pas reconsidĂ©rer et intĂ©grer le choix de la mort de chaque individu comme partie intĂ©grante de sa vie ? »
La compagnie espĂšre pouvoir remonter sur les planches devant le public au plus vite et en tout cas dĂšs quâil le sera permis.
Eva Duc, rédactrice pour CCC Média