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🏳️🌈 Marche des Fiertés 2021 🏳️🌈
Samedi 12 juin, une vague de couleurs déferlait sur la place Bellecour ! Les drapeaux arc-en-ciel étaient de sortie pour célébrer la Pride de Lyon 2021. Ce moment important de la communauté LGBTQIA+ réunissant ses membres et leurs allié·e·s a débuté par des prises de parole engagées, auxquelles ont succédé le fameux défilé dans une énergie festive et joyeuse, malgré la chaleur assommante. L’équipe de CCC Média y était.
Le retour de la Marche des Fiertés
En 2019, le temps n’avait pas été clément pour la 23ème édition de la Pride lyonnaise qui s’était déroulée sous des trombes d’eau. Compliquée par la pandémie et ses restrictions sanitaires, la Marche des Fiertés 2020 avait été remplacée par un événement statique très restreint et avait dû renoncer à son côté festif.
2021 signe donc le grand retour de cette manifestation organisée à Lyon par l’association CFL, Collectif Fiertés en Lutte. Malgré tout, quelques changements ont dû être mis en place pour respecter les directives de la préfecture. Par exemple, le « Village » – composé habituellement des stands des différentes associations et des collectifs qui s’associent à l’évènement – n’a pas pu être maintenu.
« Dans un contexte difficile pour nos associations et nos communautés, il est plus que jamais important de faire entendre nos voix ! »
Le rendez-vous était donné à 12h place Bellecour pour des prises de parole sur plusieurs thématiques impactant la vie et les droits des personnes queer. L’après-midi débute donc avec la lecture de l’appel à la marche par des représentant·e·s du CFL, un texte qui tenait lieu de discours d’ouverture et donnait le ton de la manifestation. D’autres associations ont ensuite pu s’exprimer sur des sujets plus particuliers.
Après les discours, place à la célébration ! La journée s’est poursuivie avec le fameux défilé qui a quitté la place vers 14h30 et était, comme à son habitude, haut en couleurs. En musique, les manifestant·e·s ont longé les quais de Rhône dans un sens, puis dans l’autre après avoir franchi le pont Morand. Des baignades improvisées dans les jets d’eau de la place Antonin-Poncet ont permis au cortège de se rafraîchir avant de revenir à son point de départ. Malgré des températures étouffantes, la Marche des Fiertés a été célébrée dans une ambiance joyeuse, festive et militante. L’événement a rassemblé 15 000 personnes selon la préfecture et 30 000 selon les associations présentes.
Crédit photos : CCC Média
Un événement revendicatif et fédérateur…
Comme chaque année, un thème de lutte est mis à l’honneur, cette fois les participant·e·s marcheront uni·e·s contre le fascisme. Dans le discours d’ouverture, le CFL alerte sur le danger que représente l’extrême droite pour toutes les communautés minorisées. Des violences en résultent, chaque année des lieux et des rassemblements importants de la scène militante LGBT+ sont pris pour cible.
Ces démonstrations de haine vont à l’encontre des valeurs portées par la Pride. « Le mouvement pour les droits LGBTQIA+ (1) est un mouvement pour la liberté, pour l’égalité et pour l’émancipation. »
Cette première lecture dénonce aussi l’inaction de l’Etat pour soutenir les droits des personnes de la communauté. Les attentes de décisions sérieuses de la part du gouvernement concernent entre autres la PMA pour tous·tes et l’arrêt des thérapies de conversion. Le CFL pointe aussi du doigt le manque de soutien envers certaines associations minoritaires. Celles-ci sont pourtant des refuges et des lieux essentiels pour beaucoup de personnes queer, racisées, en situation de handicap et de précarité.
(1) sigle regroupant les termes Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Transgenres, Queer, Intersexe, Asexuel·le. Le « + » permet d’inclure toutes les personnes qui ne s’identifient pas par ces termes.
… Porteur de nombreuses luttes
Parmi les associations et collectifs présents, certain·e·s ont pu prendre la parole pour détailler des revendications précises sur leur objet de lutte.
L’association Chrysalide s’est exprimée sur les abus que rencontrent encore les personnes trans, non binaires et intersexes face à un système juridique transphobe. Des procédures incohérentes et parfois humiliantes découragent et poussent implicitement certain·e·s à renoncer à toute tentative de changement d’état civil et/ou de prénom. Les personnes, collectifs et associations sont dans la nécessité de se battre encore et toujours pour conserver, faire appliquer et obtenir des droits pourtant fondamentaux.
Des travailleur·euse·s du sexe se sont exprimer au nom de l’association FRISSE et réclamaient iels aussi des droits humains essentiels : droit de s’associer et s’organiser pour travailler dans de bonnes conditions, droit d’être protégées contre toutes sortes de violences et de discriminations. La lutte menée concerne plus globalement la véritable reconnaissance du travail du sexe par l’Etat.
L’association SOS Homophobies, quant à elle, était présente pour rappeler que les discriminations et violences homophobes sont encore le quotidien de certaines personnes de la communauté LGBT+. Ces problèmes ont été exacerbés par les confinements de cette année qui ont, par exemple, enfermé des jeunes dans des familles hostiles à leur sexualité. La lutte et la prise en charge des victimes doivent se poursuivre pour faire face à ce genre de situation.
Un défilé en non mixité ?
L’organisation de cette édition a relancé un débat déjà bien présent en ce moment. Le CFL a pris la décision d’organiser des cortèges en non-mixité en tête de la procession. Ainsi, la simple auto-determination pouvait permettre aux personnes qui le souhaitaient de rejoindre le cortège non-mixte auquel iel s’identifiait parmi “Queer racisé” “Handi”, “Lesbien”, “Trans, non-binaire et intersexe ».
Certaines personnes l’ont interprété comme une division de la communauté LGBTQIA+, une perte d’unité. Si on peut d’abord y voir une sorte de catégorisation des identités, les organisateur·ice·s se sont exprimé·e·s sur la question pour calmer la polémique en rappelant le principe des rassemblements en non-mixité choisie.
“Les cortèges non-mixtes ne sont pas des espaces clos dans lesquels nous forçons toutes les personnes appartenant à la minorité concernée à se rendre. Chacun.e est libre de choisir si iel souhaite marcher en mixité ou non”
Cette initiative avait pour but de visibiliser des luttes minorisées au sein de la communauté LGBTQIA+, qui rassemble des identités multiples et variées. Les cortèges offraient donc des espaces à double enjeu permettant aux personnes concernées de porter leurs revendications tout en se sentant en sécurité et en confiance. Un cortège mixte ouvert à tous·tes était bien-sûr prévu, laissant libre choix à chacun sur sa manière de militer.
Pour suivre l’activité du Collectif Fiertés en Lutte, rendez-vous sur leur site, Instagram, Facebook ou sur leur site.
Solène, rédactrice pour CCC Média