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Les Jardin Suspendus de Perrache

Le 25 avril, CCC Média prenait de la hauteur pour découvrir les Jardins Suspendus de Perrache. Raphaël Desfontaines, le président de cette association nous explique comment ils jardinent sur le toit du centre d’échange et offrent ainsi un espace de lien social entre les habitants du quartier.

Prendre soin d’un lieu insolite

En ce dimanche après-midi, nous rencontrons Raphaël Desfontaines, président de l’association des Jardins Suspendus de Perrache. Ce papa de 36 ans habite le 2ème arrondissement, pour lui, la terrasse est un lieu insolite qui est, à tort, peu connu des lyonnais.

“Notre travail c’est de mettre en valeur cet espace qu’on trouve exceptionnel avec une vue sur Lyon en plein cœur de ville”

L’association a investi le toit du centre d’échange en 2011 dans le double but d’entretenir le site et de jardiner avec des habitants. Il s’agit d’un des premiers toits végétalisés d’Europe, mais à l’époque où l’association se crée, les terrasses étaient totalement abandonnées des passants. Devenues lieu de squattage, manquants de sécurité, les lyonnais ne venaient plus en profiter.

A travers leurs actions, les bénévoles réussissent à remettre de la vie dans ce lieu insolite qui redevient plus familial, plus calme. Petit à petit, l’association constate plus de visites. Ils négocient même une ouverture jusqu’à 21H au lieu de 18H30. Une grande satisfaction pour cette association qui a pu apaiser ce jardin public surélevé de 3 étages.

Les Jardins Suspendus de Perrache sont implantés sur la terrasse côté Rhône mais la deuxième terrasse, celle côté Saône, est également entretenue et jardinée par l’action de la MJC.

Un lieu public qui crée du lien

Perchée au sommet du bâtiment, la cabane de l’association accueille des personnes seules, des groupes d’ami·e·s ou des familles. Au total, environ 70 à 80 personnes sont adhérentes et viennent jardiner régulièrement. En termes de public, tout le monde est le·a bienvenu·e : les jeunes, les familles, les retraité·e·s…

“On s’adresse aux habitants du quartier principalement mais comme on est sur un lieu de transport multimodal on peut aussi rayonner plus largement dans Lyon.” Parmi les adhérent·e·s se trouvent d’ailleurs des personnes résidant en dehors de la presqu’île notamment dans le 3ème, le 5ème parfois même le 8ème

Un autre objectif que s’est donné l’association est celui de faire un lien entre les deux quartiers du 2 ème arrondissement. Celui au nord de Perrache et celui du sud. “Ici on est au milieu et on permet de se faire rencontrer les habitant·e·s du Sud et du Nord.”

En termes de jardinage, il y a plusieurs approches au sein du groupe d’adhérents. Certains veulent expérimenter des techniques de production différentes notamment des pratiques plus respectueuses de l’environnement comme la permaculture. D’autres souhaitent simplement avoir accès à une parcelle de potager traditionnel. Les visions se confrontent parfois mais l’association permet à toutes les personnes d’investir la terrasse comme elles l’entendent.

Du jardinage pour tous les goûts

La spécificité du lieu est qu’ il s’agit d’un espace public accessible à tous. Tout le monde peut donc se balader librement dans les jardins. Une caractéristique qui a été prise en compte lors de la réflexion autour du choix des semences.

Les espèces cultivées par les Jardins Suspendus de Perrache sont variées, bien-sûr on y trouve des fleurs et des arbustes d’ornementation, mais aussi beaucoup de fruits et légumes. Privilégiant les cultures qui donnent rapidement des récoltes de manière sûre et efficace, ils plantent par exemple des radis, pommes de terre, courgettes, des herbes aromatiques et des abricotiers. Malgré le gel de cette année qui a largement impacté la production, il y en a pour tous les goûts !

Pour devenir adhérent·e, il faut prendre contact avec l’association et participer à une séance collective pour venir découvrir le fonctionnement. Le tarif est de 40 euros ou 5 euros pour les bénéficiaires des minimas sociaux. 

Pandémie : les activités reprennent doucement

L’impact de la pandémie de COVID-19 a été difficile à gérer pour les bénévoles de l’association. En début de pandémie ils·elles sont d’abord confronté·e·s à la fermeture de leur terrasse.

“C’était pile au mois de mars, au moment où on prépare la saison de jardinage, donc c’était assez compliqué”

En négociant, des accès pour seulement les membres, une personne à la fois, ils·elles arrivent à s’en sortir. Jusqu’à la réouverture, le minimum d’entretien du jardin est quand même effectué. Ensuite, c’est au tour des séances de jardinage collectives d’être affectées. Elles ne peuvent avoir lieu qu’en comité restreint à pas plus de 6 personnes. Finalement, l’année de jardinage a quand même été possible dans des conditions difficiles.

Au-delà de ces impacts, certains projets ont eu du mal à aboutir. Par exemple, Les Jardins Suspendus avaient lancé un partenariat avec l’association Arthropologia,  permettant de faire découvrir la biodiversité. Avec les contraintes restrictives, le nombre de participant·e·s est grandement limité et  quelques séances prévues dans l’écocentre lyonnais, site d’Arthropologia, doivent même être annulées.

Paradoxalement, la pandémie a certes gêné leur fonctionnement mais le confinement strict de mars 2020, et le besoin de reprendre des activités extérieures qui a suivi, ont aussi suscité beaucoup de demandes de la part des membres. Lors de la réouverture, les bénévoles ont pu constater une motivation encore plus importante de leurs adhérent·e·s pour s’investir dans les actions de l’association.

 

Vous cherchez un espace piétonnier dans ce site parfait pour prendre de la hauteur et retrouver un peu de calme pas trop loin du centre ville ? Nous vous invitons à visiter les terrasses du centre d’échange de Perrache, vous pourrez y observer les plantations des bénévoles.

Sans l’association ce lieu qui mérite le détour n’existerait pas, alors n’hésitez plus et à aller jardiner avec eux ! Retrouvez et contactez les Jardins Suspendus de Perrache sur Facebook, Instagram ou directement sur leur site.

 

Solène, rédactrice chez CCC Média

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