Couleur Café Citoyen

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« Vénissieux s’accorde au féminin »

Pour la sixième année, la ville de Vénissieux et son édile Mme Michèle Picard, organisaient le « Festival Essenti’Elles » à l’occasion de la « journée internationale des droits des femmes ».

Du 7 au 9 mars, les visiteurs de la médiathèque ont pu admirer divers œuvres d’arts ou installations destinées à dénoncer les violences envers les femmes et mettre en avant les habitantes de certains quartiers.

Un reportage en coproduction Lyon Bondy Blog/Couleur Café Citoyen.

A l’occasion de la « journée internationale des droits des femmes », Michèle Picard, Mairie de Vénissieux organisait une exposition mêlant sculpture, photos et débats à la médiathèque de la ville. 

Le Bimestriel féministe « Clara Magazine » était représenté par sa directrice de publication Sabine Salmon. Elle présentait une série de panneaux sur lesquels étaient inscrits des témoignages de femmes victimes de violences conjugales, d’agressions sexuelles, de viol ou de harcèlement. Chaque délit était accompagné d’un deuxième panneau présentant les sanctions prévues par la loi. Le but recherché étant d’inciter les victimes à porter plainte. Au cours de la conférence organisée les différentes artistes ont insisté sur la situation particulièrement inquiétante : 30 femmes sont mortes depuis le début de l’année sous les coups de leur conjoint. A noter également qu’en 2018, 94 000 viols ou tentatives de viol ont été recensés dont 47% commis par un conjoint ou un ex-conjoint.

Des artistes engagées

Parmi les autres invités de la soirée, la sculptrice Corinne Cavet a été victime de violences conjugales et a fini par porter plainte contre son ancien mari. Ses œuvres racontent sa lente reconstruction.

« Le 2 juillet 2015, j’ai porté plainte contre mon mari. Avant qu’il ne soit convoqué par la police, j’ai vécu 15 jours sous le même toit avec lui. Je me suis heurtée à des préjugés au sein des autorités, j’ai surtout trouver de l’aide au sein des associations de victimes. Le plus important c’est de libérer la parole au plus vite ».

A la question comment résister face aux violences, Corinne Cavet a répondu sans détour :

 « Être encore en vie c’est en soi une manière de résister ».

La photographie pour exister

Deux expositions photos portant sur les femmes de Vénissieux étaient également proposées au public. La première était celle de Malika Mihoubi, ancienne costumière dans le monde du spectacle, qui a souhaité passer outre la mauvaise image du plateau des Minguettes. Son ambition étant de montrer les femmes qui vivent là et font vivre la cité.

Elle a choisi de travailler avec un appareil photo argentique : « ce format ne permet pas de voir les photos prises avant qu’on ne les développe. Cela évite l’auto-censure. »

L’anthropologue Julie Leblanc s’emploie depuis 2012 à mettre en lumière des femmes émigrées mais profondément ancrées dans la vie locale. En février Mémona Hintermann-Affejee, ancienne membre du CSA était invitée du colloque « Faire reculer l’antisémitisme et les discriminations : un défi républicain ».

Au cours d’une table ronde sur les relations entre médias et la jeunesse des quartiers populaires elle déclarait notamment :  « 34% du temps d’antenne consacré à ces minorités les montrent en train de réaliser des activités illégales ».

Hugo Dervissoglou pour Lyon Bondy Blog et CCC Média

http://lyonbondyblog.fr/LBB/vaulx-en-velin-des-debats-citoyens-contre-le-racisme/

https://www.expressions-venissieux.fr/2019-03-14-malika-mihoubi-cliches-contre-cliches/

https://www.ville-venissieux.fr/Actualites/Festival-Essenti-elles2

https://clara-magazine.fr/a-propos/

http://www.corinnecavet.fr/bio/

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