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Peinture Fraîche Festival

À l’occasion de la troisième édition du festival de street art Peinture Fraîche à la Halle Debourg, l’équipe de CCC Média est partie à la rencontre de Cart’1, directeur artistique du festival depuis sa création en 2019, discuter art urbain et découvrir le terrain de jeu d’une cinquantaine d’artistes venus du monde entier célébrer le street art au cœur de notre métropole lyonnaise.

 

 

Rencontre avec Cart’1, directeur artistique du festival

Cart’1 nous a ouvert les portes de son festival et nous a dévoilé plus en détail son rôle de directeur artistique au sein de Peinture Fraîche, sa volonté de casser certaines stigmatisations appliquées aux artistes graffeurs et exposer au grand public l’immense diversité qu’englobe l’univers de l’art urbain.

« Ce que moi je perçois du directeur artistique c’est d’une part de casser l’image du graffeur avec son spray de peinture sur un mur, les artistes urbains investissent de tas de techniques et de matériaux, je voulais montrer cette pluralité dans ce mouvement artistique »

Il nous explique comment il articule sa direction artistique autour de ses coups de cœur, ce qui lui parle et surtout ce qui le touche. Tous les artistes exposés sont le fruit d’un travail de recherche menée par Cart’1 avec comme seuls moteurs l’affection, l’intérêt et l’estime pour le travail des artistes.

« Si c’était un autre directeur artistique, ce serait un autre festival, je suis beaucoup sur les réseaux sociaux, je discute beaucoup avec les artistes qui me renvoient vers d’autres artistes, c’est pas un travail de despote mais de gamin qui voulait faire partager sa passion, j’invite des artistes que j’ai moi-même envie de voir peindre, que j’ai envie de montrer, je suis un gamin qui invite les gens qu’il admire »

L’artiste et responsable de la direction artistique du festival nous a même dévoilé son petit chouchou de l’année : le graffeur Danois Dais qui donne vie à ses œuvres en repoussant les limites du street art.

« J’adore tous les artistes, il y a peut-être un chouchou chaque année, cette année c’est surement l’artiste Danois Dais qui fait du « Giffiti » du graffiti de GIF animé, il n’y a pas de montages technologiques, il a peint 12 fois en 12 étapes, c’est assez impressionnant comme travail »

 

crédits photos : CCC Média

La célébration de l’art urbain

Peinture Fraîche rend hommage au street art à travers différentes thématiques dans l’ère du temps qui permettent aux artistes, venus de tous les horizons, de s’exprimer chacun à leurs façons. Le festival reste tout de même fidèle à lui-même en conservant son ADN propre en s’articulant autour de la technologie.

« Je n’ai pas envie de donner de thèmes aux artistes parce qu’ils ont des univers complets et qu’ils n’ont pas besoin de thème pour s’exprimer, ils ont déjà beaucoup de choses à dire. Je fais de la veille artistique au cours de l’année et je me suis rendu compte que certains thèmes émergent d’eux-mêmes ».

Cette année, vous pouviez admirer des œuvres sur différents supports correspondant à différentes thématiques qui célèbrent chacune à leur façon l’art urbain : l’écologie, les nouvelles technologies & l’univers du jeu vidéo, les regards féminins, et l’abstraction.

En ce qui concerne la question de la représentation féminine au sein de Peinture Fraîche, Cart’1 n’a pas souhaité se placer du côté de la discrimination positive en ne prenant pas de mesures correctrices d’inégalité au niveau des artistes invités. En revanche, un podcast autour de cette thématique est organisé afin de faire entendre les différents points de vue des artistes.

« Je n’aime pas les discriminations, même quand elle sont positives. J’ai moi-même une petite fille et j’ai pas envie qu’elle se demande si elle est là en tant que femme ou parce qu’elle est compétente. J’ai voulu qu’on pose la question autour de ça, je n’ai pas invité plus de femmes que lors des deux premières éditions par contre on leur a posé la question, on fait des podcast sur la thématique ».

 

 

Un festival interactif et unique en son genre

Le festival Peinture Fraîche innove et excelle en ce qui concerne sa capacité à être interactif. Vous pouviez retrouver à la halle Debourg, en addition à toutes les œuvres exposées, un coin arcade jeux vidéos, un coloriage en réalité augmentée ou encore un mur d’expression libre ou petits et grands pouvaient manifester le graffeur en eux.

« On mise beaucoup sur l’interactivité, encore une fois comme un gamin quand je fais une expo j’ai envie de toucher, alors on fait un festival qui me ressemble, on a fait des ateliers participatifs et pédagogiques, la technologie nous permet beaucoup de choses »

Les spectateurs avaient également la chance de pouvoir contempler les œuvres en réalité augmentée grâce à une application permettant aux créations des artistes graffeurs de devenir vivantes à travers les téléphones. La conception devenait visible en 3D grâce à l’affichage d’un timelapse ludique et pédagogique.

« Une dame est venue nous voir et m’a dit qu’elle regrettait de ne pas voir les artistes travailler, à l’intérieur c’est compliqué mais la réflexion était intéressante alors grâce à la technologie on a pallier à ce problème avec la réalité augmentée et un dispositif avec un timelapse, c’est très pédagogique, quand on a vu l’œuvre se construire, on a regard différent »

Vous pouvez retrouver le festival Peinture Fraîche sur leur site internet, leurs réseaux sociaux (Facebook, Instagram) et, on l’espère, dans les années à venir.

« Je ne peux qu’inviter les gens à venir nous voir et découvrir nos artistes qui viennent du monde entier, pour la suite on va mettre après le festival en place une visite 360 degrés type Google maps où on pourra du monde entier, de New Delhi en passant par New York à Bogota visiter la Halle Debourg et faire perdurer les œuvres après le festival. Peut-être quand 2051, comme dans mes rêves les plus fous on visitera l’édition d’il y’a 30 ans et comment a évolué le festival »

Fiona, rédactrice chez CCC Média

 

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