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La « SPA » face à la pandémie
L’épidémie du coronavirus est aujourd’hui un problème mondial, dont la population humaine en est la victime directe. Les animaux, bien que non porteurs et non atteints par ce virus, se dressent au statut de victimes collatérales. Depuis la mise en place des mesures de confinement, les refuges animaliers ont dû fermer leurs portes. Ainsi la Société Protectrice des Animaux (SPA), a fermé ses dispensaires, maisons d’accueil et refuges…
Crédit photos site : SPA
Des difficultés pour s’occuper des animaux
Les animaux présents dans les refuges ont tous besoin de soins, d’attention, de trouver une nouvelle famille… Une grande partie de ces besoins sont habituellement assurés par les bénévoles de la SPA. Néanmoins, le confinement leur interdisant de sortir, seuls les salariés sont, à l’heure actuelle, présents pour s’occuper des animaux. Il y a un manque de personnel pour les soins, les balades, la distribution de nourriture, la vie au quotidien des refuges…
Un autre problème lié à cette crise, est l’accès à des vétérinaires. En effet, bien que le monde soit pratiquement à l’arrêt, nos amis à quatre pattes peuvent avoir besoin de voir un vétérinaire. Ceux-ci ne sont disponibles que pour les urgences vétérinaires, toutes les interventions dites « de convenance » (vaccins, soins médicaux quotidiens, petite chirurgie…) qui doivent être effectuées, sont reportées.
Enfin, une grande question se pose : la nourriture ? la SPA assure que les stocks sont encore suffisants pour le moment, car ils ont anticipé le problème et se sont débrouillés pour ne pas manquer.
Aujourd’hui, les refuges n’acceptent plus d’animaux, quasiment tous les refuges ont atteint leur capacité d’accueil maximale, mais ils ne peuvent pas en laisser partir non plus. En temps normal, un refuge compte en moyenne trente adoptions par mois, et celles-ci constituent le principal revenu de l’association, avec les dons, et les legs. Le risque est donc de ne plus avoir assez d’argent pour continuer les actions, si le confinement dure trop longtemps.
Une bombe à retardement
Depuis l’annonce de cette nouvelle épidémie, les appels pour abandons se multiplient. Entre les personnes qui pensent que leur animal est susceptible de leur transmettre le virus, et ceux qui décident de partir en province le temps du confinement, nombreuses sont les personnes qui souhaitent se débarrasser de leur chien, leur chat… On observe le même phénomène que lors d’un départ en vacances, où tout d’un coup la présence d’un animal de compagnie devient encombrante. La SPA s’attend à une véritable bombe à retardement, à une explosion du nombre d’abandons.
Malgré tout, elle rappelle que les animaux doivent être protégés, au même titre que les êtres humains. Il faut essayer de limiter les promenades à l’essentiel, toujours en possession d’une attestation, et en respectant les règles imposées.
Si vous trouvez un animal abandonné, le bon réflexe est d’appeler la fourrière, si vous êtes absolument sûr que l’animal est perdu.
Ce que dit la loi sur l’abandon !
ABANDON : UN ACTE DE CRUAUTÉ SELON LA LOI
Le code pénal considère l’abandon comme un acte de cruauté, au même titre que la maltraitance animale.
L’article 521-1 du Code pénal établit que « exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. En cas de condamnation du propriétaire de l’animal ou si le propriétaire est inconnu, le tribunal statue sur le sort de l’animal, qu’il ait été ou non placé au cours de la procédure judiciaire. Le tribunal peut prononcer la confiscation de l’animal et prévoir qu’il sera remis à une fondation ou à une association de protection animale reconnue d’utilité publique ou déclarée, qui pourra librement en disposer. »
Toutefois, Jacques Charles Fombonne, le Président de la SPA, appelle à ne pas abandonner, et à s’occuper de son animal. En effet, la fermeture des refuges freine l’adoption et l’accueil de nouveaux pensionnaires. L’arrivée d’une vague d’abandons, comme le prévoit la SPA, entraînerait une « vague d’euthanasie » des animaux au sein des fourrières, comme le prévoit la loi.
Comment aider en cette période de pandémie ?
Pour aider la SPA, et les animaux qu’elle recueille, la première chose à faire est de relayer les informations, et sensibiliser un maximum de personnes au fait que les animaux ne représentent pas un danger face à cette pandémie du COVID-19.
Il y a également la possibilité de faire un don. Contactez les refuges directement, afin de savoir s’ils ont besoin de quoi que ce soit (nourriture, matériel…). Vous pouvez trouver les refuges proches de chez vous, via le site de la spa, et la carte de refuges : https://www.la-spa.fr/refuges
Enfin, certains pourraient se demander s’il est possible d’adopter en cette période pour désengorger les refuges ? La question est en train d’être traitée, cela serait en effet bénéfique de pouvoir laisser partir quelques animaux vers de nouveaux foyers, mais pour adopter il y a forcement quelques contacts humains, ne serait-ce que pour aller récupérer l’animal. Des discussions sont en cours, et l’information sera relayée dès qu’une décision sera prise.
Louise Oremus pour CCC Média
Crédit vidéo : SPA