Couleur Café Citoyen
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đARTI’STORY # 29 : Lucas Savoie ; 3 mois 35mÂČ !
PrĂ©sentation du livre photographique de Lucas Savoie , un photographe qui, pendant le premier confinement, ne sâest pas arrĂȘtĂ© de prendre des photos. Il sâen est suivi un livre : 3 mois 35mÂČ
Lucas retrace la vie de son couple lors de cette pĂ©riode particuliĂšre. Son livre est le tĂ©moignage de son vĂ©cu. Lucas ne fait aucune gĂ©nĂ©ralitĂ©, mĂȘme sâil sait que dâautres sâidentifient Ă ce que sa compagne et lui ont vĂ©cu.
Ce premier confinement est apparu dâun coup, sans crier gare !. Tout le monde pressentait que ça allait ĂȘtre une pĂ©riode trĂšs particuliĂšre Ă vivre. Lucas a pris des photos de son quotidien, dĂšs le dĂ©but : les rues vides, les personnes aux fenĂȘtres de lâautre cĂŽtĂ© de la rue, celles qui font leurs courses… L’extĂ©rieur, la rue, lâenvie de sortir prenait une grande place, comme une obsession…
Crédit photos Lucas Savoie
Une transition entre lâextĂ©rieur et lâintĂ©rieurÂ
Lucas est parti de Paris pour Saint-Etienne chez son amie, quand il comprit ce qui se mettait en place : cours et travail Ă distance. A deux dans 35m2, un espace qui allait sâavĂ©rer trĂšs petit surtout quand on vient y vivre sans pouvoir en sortir. L’extĂ©rieur s’effaçait et l’intĂ©rieur devenait de plus en plus confus. En effet, des Ă©motions comme la lassitude, la frustration prirent le dessus sur lâenvie de vouloir passer du temps avec lâautre : des sentiments inexplorĂ©s, que beaucoup ressentirent lors de cette pĂ©riode en cohabitation.
Le temps s’allonge, lâenvie dâespace et de se retrouver seul se fait de plus en plus prĂ©sente. LâintĂ©rieur devient pesant, l’extĂ©rieur manque, Lucas tombe dans lâoubli plus les jours vĂ©cus cloĂźtrĂ©s Ă l’intĂ©rieur passent. Cet enfermement est la seconde partie de son livre.Â
Le déconfinement
Lucas pensait pouvoir retrouver le monde comme avant, mais tout avait changĂ© : les rues nâĂ©taient plus autant remplies, le visage des gens Ă©taient recouverts par des masques, beaucoup de magasins, bars et restaurants Ă©taient encore fermĂ©s. Il sâest donc retrouvĂ© perdu dans ce nouveau monde. Il ne se reconnaissait pas dans ce que racontait la presse et la tĂ©lĂ©vision. Il prenait ses photos pour comprendre et centrer lâaction sur ce quâil vivait.Â
Lucas a su tirer parti de cette situation pour sâinspirer diffĂ©remment et crĂ©er une sĂ©rie de photographies radicalement diffĂ©rentes du reste de sa production. Ce premier confinement a Ă©tĂ© pour lui un renouvellement artistique, une nouvelle source dâinspiration, qui le mĂšne aujourdâhui vers un style plus intimiste. Son tĂ©moignage est essentiel , partagĂ© par beaucoup, Ă la fois universel et personnel.
Laurine MEEUS, Rédactrice pour CCC Média