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Reg’Art # 17 : Léa Marcarini
Léa Marcarini, actuellement étudiante en préparation à l’agrégation de lettres modernes à Lyon, a ouvert ses portes à l’équipe de CCC Média, pour parler de son premier roman publié, Petite Cornaline, aux éditions Baudelaire.
Les éditions Baudelaire : publier son livre de A à Z
Les éditions Baudelaire est une petite maison d’édition créée en 2007 et basée à Lyon, plus précisément à Bellecour. C’est une maison d’édition à compte d’auteur qui permet aux écrivains de financer leur livre. Il faut donc avoir un apport d’argent pour être publié, car c’est aux auteurs de payer les frais d’impression et de publicité du livre, même s’ils restent bien sûr propriétaire des droits. Les éditions Baudelaire demeure une maison d’édition qui se veut proche des auteurs et surtout très bienveillante et accessible. C’est pour toutes ces raisons que Léa les choisit pour publier son premier livre, Petite Cornaline, en avril 2020.
“Pour ma part, c’est une maison d’édition qui était petite, et donc je me disais que pour un premier livre, c’était ce qui avait de mieux. Je n’osais pas envoyer mon texte à de grandes maisons d’édition très connues à compte d’éditeur. J’ai donc préféré une petite structure, en plus c’était à Lyon, je pouvais les rencontrer beaucoup plus facilement”.
Elle nous décrit, dans la suite de l’interview, tout le processus de publication. Elle a tout d’abord bien évidemment envoyé son manuscrit par envoie numérique directement sur le site de la maison d’édition, qui a répondu assez rapidement. Les éditions Baudelaire, séduit par le texte, ont accepté et lui ont donc proposé un contrat ainsi qu’une somme à verser puisqu’ils sont à compte d’auteur.
“Comme j’avais des économies, c’était pratique puisque je m’étais dit que ces économies serviront à un grand projet, un projet personnel : pouvoir un jour publier un livre, ce que j’ai fait. J’ai donc accepté”.
Léa a ensuite voulu les rencontrer en personne pour pouvoir leur poser directement toutes les questions qu’elle avait en tête notamment à propos de la fabrication du livre, ou s’ils se réservaient le droit de changer quelque chose à son texte, et pour surtout bien comprendre tout le fonctionnement et connaître leurs attentes. Tout s’est très bien passé, il y a eu une bonne communication comme nous l’explique Léa :
“J’ai vraiment aimé le contact puisqu’ils m’ont dit qu’ils ne changeraient rien, que ça allait être vraiment mon texte, qu’ils allaient évidemment le corriger mais moi aussi, il y allait avoir plusieurs relectures”.
Une fois le texte validé, ils lui ont proposé des idées de couverture, mais elle pouvait aussi leur suggérer des idées. Elle était sûre de deux choses : elle voulait quelque chose de bleu et d’évanescent, et la maison d’édition a su parfaitement cerner ses souhaits. Après lui avoir proposé deux versions, elle en a choisi une, et ainsi ils ont pu lui faire parvenir le livre prêt à être publié pour qu’elle valide. Comme nous l’explique Léa, la maison d’édition était vraiment à l’écoute, la sollicitait pour tous les choix, elle pouvait apporter à sa guise toutes les modifications pour pouvoir créer son livre, et dès que tout était bon pour elle, ils ont lancé la fabrication.
Il ne restait plus qu’à la maison d’édition de se charger de la promotion du livre, de l’aspect communication. Ils ont contacté des journalistes, des blogueurs, des chroniqueurs littéraires et même des booktubers ou des personnes, qui sur les réseaux sociaux, partagent leurs lectures et leurs avis.
“Ils se sont donc chargés de les contacter et dès qu’ils avaient une personne qui parlait de mon livre, qui était intéressée et qui décidait de faire un petit article ou même deux ou trois commentaires, ils m’envoyaient le lien et je pouvais voir les critiques, les commentaires, etc”.
crédit photo : Editions Baudelaire
Une histoire qui ne devait faire qu’une page
Léa nous a confié qu’au début, elle avait eu une idée qu’elle voulait juste mettre par écrit et que cela ne devait faire qu’une page, mais c’était sans compter sur le soutien indéfectible de Samia, une amie avec qui elle a suivi sa licence de lettres modernes à Lyon III. En effet, Samia, à qui elle a fait lire son texte qui ne faisait qu’une page, l’a poussée à continuer à écrire car elle voulait absolument savoir la suite. Léa, bien que réticente au début, puisque pour elle c’était juste une idée comme ça, à continuer à écrire grâce à Samia.
“Elle m’a vraiment poussée à écrire de plus en plus, chaque fois je lui faisais lire ce que j’avais écrit de nouveau et elle voulait toujours savoir la suite. C’est donc ce qui m’a motivé à écrire encore, encore, encore jusqu’à ce que je trouve une structure plus ou moins précise, que je trouve la direction où je voulais aller, quand je voulais m’arrêter”.
Une fois que Léa est allée au bout de son histoire, elle a envoyé le récit au complet à Samia qui lui a dit qu’elle devrait le faire publier. Mais pour elle c’était vraiment amateur et elle se disait que personne n’en voudrait. Elle a quand même fini par se décider à publier car pourquoi ne pas tenter s’est-elle dit, et c’était l’un de ses projets depuis longtemps.
Ainsi est né le récit Petite Cornaline, une histoire d’amour entre deux personnages dont l’un aime l’autre, mais quant à l’autre, s’il est amoureux, c’est ambigu et Léa a justement joué sur cette ambiguïté. C’est un court roman qui se déroule dans les sphères artistiques : l’homme est peintre et rencontre la jeune femme dans une galerie.
“Il y a tout un développement autour de l’idée qu’il aime l’image qu’il projette d’elle comme son modèle parfait, une muse qu’il voudrait peindre et pas la personne qu’elle est réellement, et donc je tourne autour de ça pendant une trentaine de pages”.
Cette année, Léa n’a pas vraiment le temps de s’adonner à l’écriture avec sa préparation à l’agrégation. Le métier d’écrivain ne l’intéresse pas et publier ses livres à compte d’auteur reste un coût.
“Vivre de sa plume c’est vraiment compliqué, c’est d’autant plus compliqué quand on a une pression éditoriale derrière qui demande un texte écrit pour telle date, des ajustements pour tel public et ce n’est vraiment pas quelque chose que j’ai envie de connaître. Au contraire, avoir la liberté de mon écriture c’est ce que j’ai toujours voulu mais les maisons d’édition qui le permettent sont de plus en plus rares, et je ne pourrais pas à chaque fois payer mes livres”.
Ainsi, grâce à la maison d’édition Baudelaire, elle a pu avoir une première expérience et réaliser un projet qui lui tenait à cœur. Bien sûr elle ne s’interdit pas non plus dans l’avenir de mettre à nouveau ses idées par écrit, que cela soit publié ou non.
Le livre n’est pas dans les rayons. En revanche, vous pouvez aller dans n’importe quelle librairie pour le commander, et il est également trouvable sur internet (Fnac, Decitre, Cultura). Il existe en format papier et en format e-book.
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Manon, rédactrice chez CCC Média