Une journée pour penser la question
des réfugiés au Musée des Confluences 

Mercredi 17 mai 2017 l’association Secours Islamique France fêtait son 25ème anniversaire.
Pour l’occasion, plusieurs ONG et personnalités de la scène juridique et journalistique se sont données rendez-vous au Musée des Confluences pour penser ensemble et débattre autour du sujet de l’accueil des réfugiés. On a pu y discuter de la question « Où trouver refuge aujourd’hui ?», mais aussi se demander si une « Gouvernance mondiale des migrations » est désormais nécessaire.

Si un état des lieux de la gestion des réfugiés est aujourd’hui possible, la France ne se révèle pas la plus compétente dans ce domaine, souvent plus frigide que ses voisins.

Lorsque des vies entières tombent sous le poids des bombes, l’espoir se fonde dans le départ. Oser laisser derrière sois ce que l’on a été, et garder en tête les souvenirs d’un passé qui plus jamais se sera. Face à la rupture imminente se pose alors la question cruciale : « Où chercher refuge » dans un monde hétérogène. Lors d’une introduction générale au colloque, 5 pays ont été mis en perspective : l’Italie, la Royaume Uni, la France, l’Allemagne et le Canada. Tous enclins à gérer actuellement la « crise des réfugiés », ils ont fait l’objet d’une étude relevant leur capacité à gérer l’arrivée massive de population mais aussi l’accueil ‘humain’ qu’ils leur portent. Si cette étude n’a pas vocation de révéler quel pays gère le mieux la situation actuelle, elle démontre néanmoins les disparités que peuvent exister entre ces cinq pays. Aussi, l’Allemagne se dévoile particulièrement dynamique dans l’accueil qu’elle offre aux réfugiés avec, pour cause, un investissement financier plus conséquent.

La France, un pays transit
De cette étude la France s’est montré n’être qu’un pays « transitoire » avant l’eldorado. Si elle n’est pas la visée de la grande majorité des réfugiés, c’est qu’elle se montre peu accueillante envers eux, tant en termes de secours et d’aide que d’humanité. Sur les cinq pays évalués, les français sont ainsi les moins ouvert sur la question, bien que paradoxalement ils sont 50% d’entre eux à envisager l’exil en cas de conflits grave sur le territoire.

Apporter les premiers soins, nourrir, loger, faire perdurer l’installation en offrant des opportunités d’emplois, tels sont les visées de la gestion des réfugiés. Mais, là où tous les efforts sont fournis pour les ancrer sur leur nouveau territoire et en faire des individus « lambda », l’étude montre qu’on en oublie la charge émotionnelle qu’ils transportent avec eux. Aussi, peu ou pas de soutien psychologique leur sont apportés par les Etats d’accueils, soutien pourtant nécessaire et primordiale pour se reconstruire. Car, si les réfugiés quittent tout ce qui faisait leur vie, ils y laissent leur identité.

Une politique européenne de gestion des réfugiés inexistante
L’accueil offert aux réfugiés est ainsi très disparate entre des pays pourtant voisins et semblables. Si ce phénomène a pu s’installer et perdurer c’est que l’Union européenne ne s’investie pas sur le sujet, délaissant à chaque Etat la devoir d’établir sa propre politique de gestion des populations venues trouver refuge.

Une Gouvernance mondiale des migrations ?
Face à de telles disparités sur un sujet pourtant prioritaire, la question d’une gouvernance mondiale de la           « crise des réfugiés » vient alors se poser. L’ONU réfléchie actuellement à mettre en place une gouvernance mondiale des migrations. On y entend donner à chacun les mêmes possibilités de réinstallation et de reconstruction. Car, derrière moult décors politiques, c’est d’être humain dont il s’agit.

Là où gérer n’est plus suffisant, il reste à créer et innover.

Lucie Sancier Thebault

Liens : 

http://25ans.secours-islamique.org/

http://www.museedesconfluences.fr/

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