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La médiation sociale: un processus en devenir !

Installé allée Paul Langevin, le Service de Médiation Sociale ou SMS de Saint-Fons œuvre depuis 2014 à tempérer les relations humaines au sein de la commune. Dirigé par Béatrice Millet et animé par 5 médiateurs, il permet tant de résoudre des conflits singuliers et individuels que de diffuser un certain apaisement sur la ville. Encore mal connu des Sainfoniards, il est pourtant l’un des acteurs publics le plus proche des citoyens, un bel intermédiaire entre l’Etat administratif et le peuple.

Installer la quiétude

Apaiser les colères de la Cité, rapprocher les Hommes par l’écoute et le dialogue, accompagner dans la difficulté. Tels sont les défis que s’est donné le Service de Médiation Sociale de Saint-Fons, service municipal au service de nos concitoyens.

Depuis 2001 l’action sociale de la commune s’est lancée dans le développement de la médiation sociale afin de répondre à certaines pesanteurs persistantes dans l’atmosphère sainfoniard. D’abord impulsée par l’ « ALTM » (Agence Lyon Tranquillité Médiation) en 2012, la médiation sociale de Saint-Fons dispose désormais de son propre service municipal, rattaché à la direction des affaires sociales de la commune.

Si ses actions prennent des formes multiples, adaptées au contexte, ses objectifs restent clairs et précis : améliorer le quotidien des habitants de la commune, en passant par l’installation d’une tranquillité publique et aller à la rencontre des individus les moins avertis – principalement les jeunes de 12 à 25 ans en rupture sociale. Le rôle du médiateur est ainsi d’écouter et d’ouvrir au dialogue, sans jugement ni répression.

Le métier de médiateur, des aptitudes humaines plus que techniques

Les cinq médiateurs du Service de Médiation Sociale s’adonnent avec polyvalence à la réalisation de ces objectifs. Travaillant par binôme, ils couvrent la ville de 8h30 à 22h et tournent sur plusieurs quartiers au cours de la semaine. Ils s’attachent également à veiller à ce que la sortie du Collège Alain se fasse sans danger et dans la sérénité.

Au-delà de ces rondes générales, les médiateurs effectuent également un travail plus singulier et personnel, en proximité directe avec l’individu. Ils accompagnent notamment six jeunes de la commune engagés en « convention deuxième chance » avec la Préfecture du Rhône. Le but est ici de soutenir la jeunesse dans sa réinsertion, en lui offrant des moyens techniques mais aussi et avant tout une grande écoute et une présence, un accompagnement physique et intellectuel ; un rôle neutre en soi, ni un parent ni agent d’Etat, mais bien un « quelqu’un d’autre » offrant un certain retour aux choses simples de la vie.

Car pour ces personnes en difficulté, c’est bien une réelle fracture qui se crée entre elles et la « Res Publica », alors pourtant qu’elles ont autant leur place qu’autrui au sein de la société. Pour les aider à reprendre pieds, les médiateurs leur permettent de revenir aux bases, répondre aux aspects humains de la vie. Ils prennent également le temps de leur apporter des informations juridiques, de les éveiller à leur pouvoir en tant qu’individu, pouvoir tant sur eux-mêmes que sur le monde qui les entoure. Il s’agit de leur faire reprendre confiance en eux et en leur capacité.

En outre, le métier de médiateur demande bien des aptitudes profondément humaines, tels qu’un grand sens de l’écoute et du dialogue, du partage, de l’adaptabilité. La neutralité restant le maître mot de leurs actions. Ils ne sont ni agents d’Etat, ni complètement individus lambdas ; mais bien le fil de dialogue entre ces deux derniers, mais aussi entre voisins et familles.

Proches des gens, ils se doivent d’apprendre à connaître les personnes auprès desquelles ils travaillent afin de mieux cerner le problème et d’y répondre avec justesse. Le plus difficile reste d’instaurer une relation de confiance et d’être respecté nous rappelle Mohamed, l’un des médiateurs du Service de Médiation Sociale.

Des actions sociales encore trop peu connues…

Si le SMS de Saint-Fons œuvre avec ferveur pour ancrer la quiétude dans la ville, il est encore aujourd’hui confronté à deux problèmes de taille : sa méconnaissance et son trop petit effectif.

Alors que la commune amasse une forte densité de population, les médiateurs présents sur la ville ne sont que cinq pour couvrir l’ensemble des quartiers. Béatrice Millet, la Cheffe du service nous fait part de son désir d’agrandir l’équipe, avec un idéal de trois binômes, soit six médiateurs, en contrat pérenne.

De plus, leurs actions sont mal identifiées par les citoyens, qui les perçoivent comme une annexe du service public, des N-ième agents d’Etat. Or bien au contraire, leur rôle n’est pas de réprimer mais d’apporter quiétude dans l’atmosphère électrique, en bref, de faire du bien à tous et pour tous.

Ils nous partagent d’ailleurs leur inquiétude face au manque de structure neutre au sein des communes dites de banlieues. Aucun professionnel à qui se confier, peu d’écoute, pas de dialogue.

Le SMS est pour le moment toujours un service municipal expérimental, qui a le mérite d’oser tester et agir concrètement, humainement. S’il peine à s’ancrer dans la commune, c’est bien qu’il défend une approche nouvelle du dialogue social. Vecteur de sérénité, de simplicité et de douceur, il nous rappelle que loin des supercheries quotidiennes perdurent une humanité unie, dont répondre aux besoins essentiels reste la base pour construire toute forme et parcours de vie.

CCC Média

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