Couleur Café Citoyen 

présente

La seconde-main lyonnaise 

Episode 1 : FripesKetchup 

 

La fast-fashion et les nombreux scandales qu’elle soulève année après année amène à un changement de point de vue sur ce mode de consommation dans l’opinion publique. Changement de point de vue qui n’est pas sans nous déplaire. A CCC, nous avons envie de mettre en avant les différentes alternatives qui existent au cours d’une série de reportages et d’articles sur le thème de la seconde-main. Nous commençons cette série en vous présentant la fameuse FripesKetchup , une incontournable des friperies lyonnaise. 

Etat des lieux… 

Nous le disions, la  fast-fashion perd de plus en plus d’adhérents à mesure que les scandales à son sujet se multiplient, depuis une dizaine d’années. En effet, les raisons de rejeter, tout du moins de questionner le principe de fonctionnement de la fast-fashion, sont nombreuses. 

Certain-e-s sont horrifié-e-s des précaires et risquées conditions de travail imposées à ceux qui fabriquent nos vêtements dans les sweatshop et autres usines à sueur délocalisées dans les pays émergents. 

D’autres ont envie de limiter la pollution engendrée par leur consommation en évitant d’acheter des vêtements qui ont parcouru le monde dans leur processus de création, et qui, de plus, sont faits avec des matériaux de mauvaise qualité couplés à du plastique pour être renforcés, ce qui rends les vêtements ni biodégradables, ni recyclable. 

Une remise en question de notre mode de vie capitaliste ultra-mondialisé se fait de plus en plus ressentir, également. Il semblerait qu’il y ait une envie grandissante de consommer moins et mieux, de consommer local et de remettre en valeur un savoir-faire qui s’est perdu depuis la révolution industrielle.

Toutes ces raisons que nous venons d’énoncer ne sont qu’un résumé en quelques mots des critiques qui sont le plus souvent adressées à l’univers de la fast-fashion. Le but de cet article n’étant pas de faire une investigation ou de dresser une liste exhaustive de tous les méfaits de cette industrie du textile, la troisième la plus polluante au monde ! De nombreux documentaires sont disponibles si vous voulez approfondir vos recherches (nous recommandons les excellents The True Cost  et River Blue, ainsi que le reportage Luxe, les dessous chocs de Cash Investigation). Ceci énoncé, nous cherchons, à Couleur Café Citoyen, à ne pas être alarmistes ou défaitistes, et à mettre en avant les solutions, qui existent, ici, à Lyon, pour consommer mieux ! 

Crédit photo : Eva Duc

FripesKetchup, la référence des friperies de Lyon ! 

Cela fait maintenant dix ans que l’enseigne lyonnaise de FripesKetchup est installée au cœur du premier arrondissement de la métropole. Et cette décennie a permis à la boutique de se hisser parmi les adresses de référence pour tout néophyte de la seconde-main. Olivier Moulins d’Arfeuille, le gérant,  nous en dit plus.

FripesKetchup est à la base une friperie lancée par sa fille dans la capitale. Séduit par le nouveau travail de sa fille et par la découverte de ce milieu qui lui était alors inconnu, Olivier rejoint l’aventure familiale et décide d’ouvrir une enseigne à Lyon. 

Le but de FripesKetchup ? Proposer une sélection de choix de vêtements vintage dans une boutique à l’ambiance chic et élégante. Loin de l’image, certes clichée, des caves à fripes crasseuses qui vendent des vêtements qui puent, amoncelés dans des bacs, où le client doit faire tout un travail archéologique pour trouver son bonheur. Chez FripesKetchup, l’espace est aéré, la déco design, et les vêtements sont lavés, repassés, et disposés sur des cintres suivant une harmonie de couleurs ou de motifs. 

Une expérience presque haut de gamme, qui fait plus penser à une boutique de créateurs qu’à une friperie. L’avantage d’une telle boutique est qu’elle peut donner envie de tenter l’expérience des achats vintage à ceux qui n’en ont pas l’habitude. En effet, les personnes qui rechignent à aller en friperies peuvent être intimidées par leur mauvaise réputation mais aussi penser qu’ils ne trouveront jamais rien et qu’ils ne savent pas chercher. Ainsi, une boutique comme celle d’Olivier, avec sa sélection soignée et ses vêtements bien rangés, propose une expérience d’achat très similaire à celle d’une boutique de prêt-à-porter. FripesKetchup réussit le pari de plaire tant aux chineurs passionnés qu’aux clients frileux de tenter l’expérience de la seconde-main.

Cette friperie est devenue une référence à Lyon, et nous vous invitons à découvrir ce lieu chaleureux où les pièces sont choisies avec amour. Ce n’est peut-être pas le lieu pour faire les meilleures affaires, les chineurs les plus endurcis préféreront sûrement se réveiller à l’aube pour faire le tour des vide-greniers (quand ils rouvriront, snif) ou des Emmaüs de banlieue, pour être sûrs de trouver des vêtements rares pour une poignée de pièces. Les autres préféreront peut-être rester en centre-ville et flâner dans les boutiques trendy de la presqu’île, quitte à dépenser un peu plus d’argent (quoique les prix chez FripesKetchup sont raisonnables, d’aucuns les qualifieraient même de normaux). A chacun ses envies donc, et son lieu d’achat de seconde-main de prédilection ! 

Crédit photo : Eva Duc

Pourquoi aller en friperie ?  

La friperie tend à se démocratiser, et des lieux comme FripesKetchup l’y aident grandement. Pourtant, certains peuvent rester frileux à l’idée d’acheter des vêtements déjà portés ou de chiner pendant des fois des heures pour trouver une perle rare. Il est vrai que l’expérience de la seconde-main n’est pas pour tout le monde. Elle possède, comme tout, ses avantages et ses inconvénients. Mais à CCC, nous sommes amateurs de ce genre de shopping, et nous pensons qu’il est temps que le plus de monde prenne l’habitude d’acheter de seconde main. 

Nous vous proposons donc une liste de toutes les raisons qui nous font adorer la seconde main (cette liste est non contractuelle et non exhaustive, et ne reflète que l’avis purement subjectif de l’auteure) : 

– Alors oui, les fringues ont déjà été portées, mais il suffit de s’habituer à l’idée, de les laver, de les faire siennes, et on oublie très vite la sensation qui pourrait paraître bizarre à ceux qui n’y sont pas habitués. On ne fait plus la fine bouche en 2021 et on tente l’expérience de la seconde-main ! 

– chiner permet de trouver des pièces uniques que l’on ne penserait jamais posséder ! Qui penserait avoir des talons aiguilles au distingué motif de serpent achetés en Lettonie, ou une courte veste à carreaux vert pomme achetée en ligne dans sa garde robe ? Chiner c’est se laisser surprendre par les vêtements, arrêter de vouloir définir son style, et pour sûr, ne jamais finir avec la même jupe Zara que ses collègues. Vous n’aviez peut-être pas de style à la base ? Allez en fripe et le calvaire de se sentir trop basique sera fini, et à vous les pièces uniques à rendre les autres jaloux-ses ! 

– chiner c’est aussi se laisser porter par le courant et laisser libre cours à la vie de nous surprendre. Puisqu’on ne sait jamais ce qu’on va dénicher, on oublie les listes d’achats à rallonge et les « nécessaires ». On cherche, on ne sait pas ce qu’on va trouver, on ne va peut-être rien trouver… Mais une chose est sûre, l’achat de seconde-main fait est rarement regretté car il est toujours unique. 

– c’est l’occasion de remettre en question sa propre surconsommation et de sortir des cycles de mode. Nous en sommes persuadés, les vêtements ne sont pas faits pour être portés 6 mois, le temps d’une saison où ils sont à la mode, pour être ensuite jetés. Acheter en fripes, c’est acheter des vêtements de bonne qualité : si cette robe à col claudine a survécu depuis les années soixante, c’est qu’elle peut encore être portée pendant des décennies à venir. Porter des tee-shirt 100% coton est une sensation à laquelle on n’est plus habitué-e-s, et il est grand temps qu’on s’y ré-habitue ! 

Crédit photo : Eva Duc

– c’est être à la mode avant la mode. Nous le savons, la mode est cyclique. Les spécialistes estiment qu’il faut environ vingt ans pour que certains vêtements, certaines coupes, certains imprimés, alors devenus désuets, reviennent à la mode. Si vous possédez déjà une garde-robe vintage, alors vous aurez toujours un temps d’avance sur les nouvelles modes. 

– c’est être créatif et toujours trouver de nouvelles perspectives face aux vêtements trouvés. Peut-être que ce pantalon est trop large à la taille ? Une ceinture ou un point de couture et c’est réglé ! Cette blouse est tachée ? Est-ce qu’il est possible de peindre des fleurs par-dessus ? Ce polo serait-il mieux s’il était plus court ? En un coup de ciseaux, vous pouvez vous faire le crop-top de vos rêves ! Soyez positifs-ves et ouvert-e-s d’esprit, et vous pourrez vous créer une garde robe à votre image. 

Acheter de seconde-main, c’est top pour toutes ces raisons ! La rédaction de CCC Média est une habituée des friperies et autres brocantes, c’est par expérience que nous vous proposons de découvrir les lieux dont nous allons vous parler au cours de cette série (clin d’oeil). Vous pouvez d’ores et déjà, et sur nos conseils, aller vous ruer chez FripesKetchup si vous ne la connaissez pas encore, vous nous en direz des nouvelles ! 

Noémie Keller, rédactrice pour CCC Média 

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