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Le Clos Jouve : le livre hommage sur Jack Ralite !

Présentation du livre hommage sur Jack Ralite : C’est avec un grand plaisir que les Editions  « Le Clos Jouve » annoncent la sortie depuis le 2 septembre 2021 de l’ouvrage Collectif : Jack Ralite, nous l’avons tant aimé.
Ce livre se présente en deux parties : trois textes de Jack Ralite, suivis d’écrits inédits (extraits ci-dessous) de Jean-Pierre Léonardini, Catherine Robert, Etienne Pinte, Yves Clot, Robin Renucci, Laurent Fleury, Bernard Faivre d’Arcier, Julie Brochen, Jean-Claude Berutti, Charles Silvestre, Serge Regourd, Michel Bataillon, Charles Fiterman, Lucien Marest, Olivier Neveux et Marie-José Sirach.
Crédit photo : Le Clos Jouve

Parmi les centaines de textes rédigés par Jack Ralite entre 1957 et 2017, nous avons choisi trois textes qui retracent les différents centres d’intérêts du militant politique, culturel et de l’éducation populaire qu’il était :

1) Vitez un prince – Un magistrat éthique et un prince démocratique du théâtre et de la vie

2) Installation de Catherine Dan, nouvelle directrice de La Chartreuse à Villeneuve lez Avignon

3) Au-delà de la gauche ? Préface au livre de Bruno Trentin, le travail et la liberté

Orateur toujours attendu, pas du tout tribun l’écume aux lèvres, il a pour arme miraculeuse l’intelligence de la mise en commun secondée par la raison poétique. René Char et Saint-John Perse, avec lui, mènent le même combat. Nul esprit de secte dans le discours. Jack a forgé sa propre langue dans le lexique politique. Les artistes, des plus connus aux plus humbles, lui rendent l’amour qu’il leur porte.
JP Léonardini

Toujours pugnace et créatif, Jack explorait ces nouveaux champs avec son intelligence sensible et son expérience. Son bureau était envahi de notes, de livres, d’articles. Sa conversation était stimulante. C’étaient les nouveaux défis de l’éducation populaire. Le pessimisme ambiant ne l’avait pas atteint. Plein d’ardeur il se plaisait à citer Pierre Boulez, il avait raison et cela résume tout : « L’histoire n’est pas ce que l’on subit mais ce que l’on agit ».
Robin Renucci

Jack Ralite ne gardait rien pour lui : ni les livres, qu’il offrait, ni l’amour du théâtre, où il nous a souvent accompagnés, ni la fréquentation des savants, auxquels il a présenté les enfants d’Aubervilliers. Les combats de Jack Ralite sont loin d’être terminés. Pour éviter les « retards d’avenir », dont il dénonçait le risque, il faut lui rendre hommage en tirant les leçons de ce qui est déjà fait afin d’améliorer l’avenir en considérant ce qui reste encore à faire.
Catherine Robert

Le festival a beaucoup bénéficié de sa présence car il fut enfin un excellent pédagogue ; passez une heure avec lui et vous aviez l’impression d’avoir conversé avec Victor Hugo, Jean Jaurès, Aragon ou René Char… La seule chose dont il avait besoin c’était une bouteille d’eau et une pile de livres.
Bernard Faivre d’Arcier

Quel que soit le lieu, une réunion de cellule ou la tribune des États généraux, écouter Ralite, c’était devenir un peu plus intelligent.
Marie José Sirach

« Les États généraux de la Culture… » : à cette seule évocation, le sourire naît sur le visage de Jack Ralite. Il s’éclaire, s’agrandit, devient radieux. Et sa voix, empreinte de vibrations chaleureuses, devient rieuse.
Laurent Fleury

« J’aime partager des causes humanistes avec toi. Cela offre des beaux et profonds souvenirs. » m’écrivait Jack dans son dernier message. Nous avons cessé de nous écrire, mais ce n’est pas le silence.
Etienne Pinte

Qui donc saurait encore dire la vie quotidienne de Ralite de la mi-juillet à la mi-août 1968, dans les rues, les places, les cours, les lieux de spectacle d’Avignon ? Décrire son courage physique, épaule à épaule aux côtés de Jean Vilar. Dialoguant sans cesse et ne cédant sur rien.
Michel Bataillon

Il ne s’agit pas, dès lors, de copier Ralite mais de tenter d’être, dans une conjoncture différente, à son tour, à sa mesure, une exception au tout-venant des paresses, des démissions et des accommodements avec la domination.
Olivier Neveux

La poésie était le régal de Jack. Je lui avais raconté ma rencontre avec Julien Gracq. Nous partagions l’amour de ses livres, il a gardé dans ses carnets cette phrase avec laquelle Gracq m’avait dédicacé un exemplaire original de Penthésilée : « Il faudrait élaguer entre soi et le monde, tout ce qui n’est pas heure d’écoute profonde ».
Julie Brochen

Et puis, peut-être, en souvenir de toi, devons-nous en pleine débâcle revenir à la vie syndicale que tu as toujours chérie, en nous engageant pour que celle-ci redevienne un vrai foyer de réflexion et d’action, au-delà des corporatismes ? En tous les cas nous voilà face à nous-même, face au bien commun déserté, face à ton ombre bienveillante. Il va nous falloir du courage, beaucoup de courage dans tout ce que nous devons entreprendre. De la triade républicaine remettons à l’honneur un mot qui t’étais si cher : Fraternité.
Jean-Claude Berutti

La conception de la politique qui a animé Jack Ralite, dans tous les champs de son activité, n’a rien eu à voir avec la prétention illusoire d’imposer un modèle pré-établi de société ou avec l’affrontement des ambitions personnelles et étroitement partisanes. Elle était tournée tout entière vers les services du bien commun dans un dialogue ouvert et mutuellement productif avec les femmes et les hommes de ce pays. Nous avons encore à apprendre de cet humaniste passionnant et passionné.
Charles Fiterman

La qualité du travail, le travail « soigné » ne pouvait pas attendre les lendemains qui chantent et quelquefois déchantent. Il était, sur cette question, comme il était sur toutes les autres : plutôt que de céder au verbalisme qui est souvent l’alibi des défaites annoncées, il pensait qu’il ne fallait pas hésiter à se « salir les mains » dans le monde actuel avec tous — syndicats et dirigeants — pour chercher les meilleurs arbitrages ; les meilleurs arbitrages possibles à ce conflit autour de la qualité du travail dont B. Trentin a fait le barycentre de sa propre action et dont on voit mieux encore aujourd’hui combien il est vital même pour la planète.
Yves Clot

Ralite, sans évidemment le savoir, fut ainsi mon authentique parrain, ayant produit – tardivement – mon engagement politique au terme d’une alchimie politico-culturelle. Modeste continuation locale des batailles menées au sein des États généraux de la Culture, sur la base des mêmes valeurs qui m’ont convaincu que les défaites politiques n’étaient jamais que la sanction des défaites culturelles.
Serge Regourd

La Déclaration des Droits de la Culture des États généraux est tout entière dirigée contre la soumission avilissante de la culture aux critères de l’argent, à la rentabilité « un peuple qui abandonne son imaginaire à l’affairisme se condamne à des libertés précaires ». Oui décidément si l’exception culturelle a encore un sens, on le doit surtout aux combats multiformes que Jack a su porter avec les États généraux de la Culture. Aujourd’hui où tant de nuages sombres s’accumulent contre la culture, la création artistique, la décentralisation théâtrale, le statut des intermittents, il est temps de conclure comme Jack l’avait fait un soir à la « Commune » : « J’ENRAGE »
C’est dire si son combat continue.
Lucien Marest

Dans ce que Ralite venait retrouver à Uzeste, il y a le mot poéïlitique. Les « cultivateurs de culture » qu’ont été les artistes de la Compagnie Lubat ont semé, arrosé, récolté, saison après saison, printemps, été, automne, hiver, ce mot qui a pris racine. Ralite le savait suffisamment pour venir aussi hors saison festivalière…Edouard Glissant, le poète martiniquais, a croisé, lui, Uzeste avec le grand large. De son « tout monde », cette nouvelle région du monde, dit-il, à découvrir, cette fois ci, ensemble, et non dans la colonisation, « la loi ne serait plus le profit le plus éternel possible, mais les équilibres du donner-recevoir ».
Charles Silvestre

Jack Ralite sur France Culture

 

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