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L’exposition En Corps Elles

 

L’équipe de CCC Média a eut la chance de découvrir l’exposition En Corps Elles, disponible gratuitement jusqu’au 31 décembre à la bibliothèque de la Part-Dieu. Anne-Laure Collomb, commissaire de l’exposition, nous dévoile les coulisses de cet évènement qui questionne le regard porté sur le corps de la femme et célèbre des décennies de militantisme et de luttes féministes à travers une compilation d’œuvres contemporaines et de documents historiques.

 

 

 

 

Une occasion de déconstruire

L’exposition En Corps Elles pointe du doigts certaines conventions, encore imposées aux femmes et à leurs corps à l’heure actuelle, dans un monde toujours régit par une vision et un système patriarcal qui persiste. 

« Pour nous c’était important de pouvoir revenir sur cette construction, de l’étudier à travers nos collections et travailler sur les tabous, les interdits, les normes, les prescriptions et ce à travers les luttes, le militantisme et la création artistique »

À travers un va-et-vient constant entre œuvres contemporaines et documents historiques (affiches, tracts, presse, vidéos …), l’exposition permet de passer en revue de nombreuses problématiques autour du corps féminin. Une articulation parfaitement exécutée entre une approche artistique et une approche documentaire permet de mettre en perspective les tabous, les interdits et les normes d’hier et d’aujourd’hui. 

Cette déconstruction s’établie au cours des trois parties de l’exposition : la première « On ne naît pas femme, on le devient », qui réfère au corps culturel en revenant sur la question du fantasme, des normes esthétiques, des tabous autour du corps de la femme (la vieillesse, les menstruations …) et également sur les codes vestimentaires. La seconde partie s’intitule « Nos désirs font désordre » et traite du corps biologique à travers la construction des sexes, la notion de fluidité de genre, celle des pathologies greffées à la gente féminine (hystérie, hypersexualisation) ainsi que l’idée de corps reproducteur et la réappropriation du corps à travers les nombreuses luttes féministes. Et enfin la dernière partie de l’exposition « Les femmes dans la rue, pas dans la cuisine », qui fait allusion au corps social en partant de la notion de femme au foyer pour aller jusqu’aux luttes féministes emblématiques en passant par le thème des corps dans l’espace public ou encore par le questionnement sur le corps violenté. 

L’exposition correspond à un public large permettant à chaque profil de pouvoir découvrir ou redécouvrir certaines œuvres rattachées à différentes époques et à beaucoup de se questionner sur une problématique ancrée dans l’air du temps. 

« Je trouve qu’il est important que les lycéens voient cette exposition, c’est une exposition qui peut intéresser plein de monde,  des femmes qui ont vécu dans les années 70 et qui vont revivre un certain nombre d’événements et puis les jeunes parce qu’on présente aussi la jeune création artistique contemporaine, c’est la relève, et eux ont encore beaucoup à faire, il y a encore une très grosse conscience à prendre par rapport à ces injonctions, c‘est important que les jeunes visitent pour prendre conscience des messages qui leur sont donné et qu’ils vont ingurgiter de manière inconsciente »

 

 

 

Le fruit d’un travail de longue haleine 

Après un léger retard causé par les complications de la crise sanitaire, l’exposition a enfin vu le jour le 5 octobre dernier après plus d’un an et demi de travail de recherche, d’échange, de documentation, de lecture, de rédaction et de prêt des œuvres, Anne-Laure Collomb nous parle de son rôle de commissaire d’exposition. 

« On a travaillé en collaboration, moi j’ai le rôle d’abord d’impulser l’idée de travailler sur le féminisme et de proposer un événement qui s’encrait dans l’actualité et dans certains débats, car c’est aussi le rôle d’une bibliothèque de se positionner sur ces sujets là »

Anne-Laure nous confie qu’elle s’occupe de sélectionner les documents qui seront exposés, avec de l’aide bien sûr, et que l’exposition est le fruit d’un travail qui regroupe une multitude d’acteurs en collaboration. 

« Ce travail c’est une collaboration, même si je choisis une majeure partie des documents, les écrits sont produits en collaboration, il y a des allers retour, des échanges, il ne faut pas oublier que pour monter une exposition on a besoin du soutien technique, il y a une multitude de rôles différents qui se juxtaposent »

Le rôle de commissaire d’une exposition c’est également de choisir l’orientation de l’exposition, ainsi que les thèmes abordés, décision qui n’est pas toujours simple et qui se fait parfois par défaut. 

« Il y a forcément des orientations, il y tellement de choses à dire sur les corps des femmes qu’il faut faire des choix, ces choix sont faits par rapport à nos collections ou parce que parfois on a pas obtenu les prêts d’œuvre qu’on souhaitait, j’aurais notamment souhaité abordé la question de la maladie, notamment du cancer du sein et de la reconstruction, ça n’a pas abouti malheureusement, c’est un peu un non choix, ce sont les refus qui ont dicté les rebonds »

L’exposition s’accompagne également de nombreuses ressources, d’interviews et de présentation des œuvres disponibles sur le site de la BU. 

En Corps Elles est disponible gratuitement jusqu’au 31 décembre 2021 au sein de La Galerie de la bibliothèque de la Part Dieu. Il est même possible de visiter l’exposition avec Anne-Laure Collomb, commissaire de l’exposition, sur inscription le mercredi 15 décembre à 15h. 

N’hésitez pas à aller voir cette exposition très pédagogique et enrichissante proposé par la Bibliothèque municipale de Lyon !

« J’espère que vous serez nombreux et nombreuses, c’est une exposition qui touche aussi bien les femmes que les hommes, il est important que vous veniez toutes et tous la découvrir et réfléchir à toutes ces questions »

 

Fiona, rédactrice chez CCC Média

 

 

 

 

 

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