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GROOVE GENERAL STORE

Le funk s’invite à la MJC Pierre-Bénite

 

Le dimanche 11 avril, l’équipe de CCC Média a pu assister à un concert de Groove General Store. Ce groupe de musique funk et soul était en résidence tout le week-end à la MJC de Pierre-Bénite et, pour l’occasion, nous avons interviewé quelques-uns de ses membres. De leurs débuts jusqu’à la crise sanitaire, Léa, Aliocha, Morgan et Emilien nous expliquent tout !

 

 

Un groupe d’amateurs passionnés

Fin 2016, trois jeunes musiciens plutôt tournés rock se rassemblent dans le but commun de se reconvertir à l’univers jazz. Une formation batterie/basse/guitare voit le jour, rapidement rejointe par un clavier. La charnière de Groove General Store est née.

“C’est vrai qu’on avait envie d’aller un peu plus loin, d’aborder des styles un peu plus exigeants comme le jazz, le funk et la soul.” explique Aliocha Porta qui était initialement le batteur de GGS. Endossant maintenant le rôle de claviériste, il a rencontré Joris et Benoît, les deux autres membres fondateurs, sur des sites de partitions et de petites annonces de musique. “Depuis, le groupe a évolué, il y a eu beaucoup de changements de musiciens.”

Au fil des répétitions, ils invitent d’autres personnes à les rejoindre, certains ne font que passer, d’autres restent. La petite bande s’agrandit avec l’arrivée de cuivres notamment saxophones (alto et baryton), trompettes et trombone.

De son côté, Léa Stemmel les rejoint par le biais d’un ami saxophoniste, elle fait des essais et finit par rester. Chanteuse de GGS depuis environ 2 ans et demi, elle est plutôt contente que la formation soit stabilisée depuis un petit moment. “Le fait qu’il y ait beaucoup de mouvements, au niveau du travail c’est assez compliqué, on part sur des bases et d’un coup des gens peuvent partir (…) donc c’est assez important que ça ne bouge plus trop”.

 

Crédit : CCC Média

 

“De l’ancien, du neuf et essentiellement du groove”

Partis de reprises rock, les artistes du GGS se sont finalement portés vers un compromis entre un plus grand challenge technique et des thèmes entraînants connus de tous. Désormais, ils reprennent des standards du funk et de la soul, avec des arrangements uniques “à leur sauce”.

C’est Emilien Comtet qui s’occupe de cette cuisine musicale en personnalisant les morceaux. Ayant suivi des cours de jazz au conservatoire de Bourg-en-Bresse, le guitariste possède des bases solides en solfège couplées à des expériences au sein d’autres collectifs comme des Big Band ou des ensembles de jazz manouche. Il réécrit de son côté puis présente ses ajustements aux autres. “C’est en répétition qu’on fait le tri, les musiciens proposent d’autres choses et ça évolue comme ça, petit à petit.”

Quant au nom de cette joyeuse troupe, le mot GROOVE s’est imposé logiquement puisque leurs adaptations sont issus du funk et de la soul, les styles “groovy” par excellence. La partie GENERAL STORE ? c’est leur côté rétro.

Finalement, définir le Groove General Store tient en une phrase, “C’est un gros magasin où on trouve de tout : de l’ancien, du neuf et essentiellement du groove” résume Aliocha.

 

Crédit : CCC Média

Des backgrounds musicaux différents

Si Emilien possède une réelle formation musicale, ce n’est pas le cas pour tous les membres, chacun a un parcours différent. Certains partent de la musique classique et viennent au jazz par la suite, d’autres sont autodidactes.

“C’est vrai qu’au début on avait un peu peur des écarts de niveaux, notamment quand une partition arrive, qu’est ce qu’on fait si [certains] déchiffrent bien et d’autres moins bien.”

Pour sa part, Léa a fait un peu de violon quand elle était petite mais c’est surtout grâce aux répétitions qu’elle s’enrichit vocalement, voir ce qu’elle doit améliorer lui donne envie d’aller approfondir le sujet.

Aliocha, lui, se forme en autodidacte et utilise des tutos Youtube pour combler les connaissances qui lui font défaut. “On arrive maintenant bien à s’entendre parce que le jazz permet aussi d’avoir des partitions plus simplifiées, des arrangements plus instinctifs et des choses où on s’accorde entre nous en discutant en répet ».

Crédit : CCC Média

 

Face au COVID, garder le groove…

Le groupe n’a bien sûr pas échappé aux conséquences de la crise sanitaire qui touchent frontalement tout le milieu artistique. Leur dernière scène date de juillet 2020. Comme d’autres musiciens amateurs, ils jouaient pour des mariages et des petits évènements privés qui, eux aussi, se sont raréfiés.

Les mesures prises suite à la pandémie n’ont pas seulement empêché la programmation de concerts, elles affectent également leurs sessions de répétition. “On répétait une fois par semaine dans un studio donc ça, avec le COVID, ça n’a plus été possible.”

Quand le couvre-feu est fixé à 20 heures, la dizaine de membres qui forme le collectif ne peut plus se retrouver au complet. Ils continuent tout de même de travailler en petit comité, par trois ou quatre, “Mais quand s’est passé à 18 heures, c’était plus du tout possible parce qu’on a des boulots à côté.”

Avec le lancement d’un nouveau projet ambitieux sur le répertoire d’Amy Winehouse, répéter devient une nécessité et ils essaient de se rassembler les week-ends. C’est donc un dimanche après-midi que nous les retrouvons à la MJC Pierre-Bénite André Vial que CCC a visité un mois plus tôt (la vidéo de présentation > c’est par là <).

 

Crédit : CCC Média

 

Amy Winehouse à la MJC de Pierre-Bénite

Léa étant en voyage, la saxophoniste et gérante de la communication du groupe – Florine – recrute temporairement une amie chanteuse. Cette dernière est parente de Corinne Guérin, coordinatrice à la MJC, qui leur propose de les accueillir dans sa structure. “On n’a pas pu refuser, c’était une première expérience de résidence pour tout le monde”. Morgan Mastrovalerio, l’actuel batteur, semble très satisfait : “Super acoustique, tout le week-end un peu comme si on était à la maison et on a pu prendre des vidéos et enregistrer tout ça”

L’association leur met à disposition une salle de spectacle dédiée et leur permet ainsi de répéter tout le week-end dans de bonnes conditions pour travailler les compositions d’Amy Winehouse. Ce projet, très en phase avec leur propre style musical, est proposé par Emilien pour les 10 ans de la disparition de l’artiste (en juillet prochain). “On prétend pas faire un groove aussi bon que les musiciens d’Amy mais, en terme de son, on sentait qu’on se rapprochait, qu’il y avait les idées et surtout la voix de Léa correspond bien en terme de tessiture.”

Puissante et typée soul music, la voix de Léa fait exploser les morceaux déjà bien rythmés par un duo basse/batterie très funky. Même si elle n’a pas besoin de transposer les partitions, la chanteuse du Groove General Store n’en reste pas moins challengée par cette entreprise ambitieuse. “Moi ça me fait carrément bosser en tout cas, parce que ses musiques c’est quelque chose de fou !”

L’ensemble entier colle à l’esprit des musiques d’Amy Winehouse en cherchant à revisiter sa performance aux Eurockéennes de Belfort 2007, première et dernière apparition de la britannique sur une scène de festival français. Un projet qui permet aux groovers de lancer une dynamique différente dans leur travail et de sortir de leur zone de confort.

 

Crédit : CCC Média

“L’horizon commence à se dégager”

Difficile de prospecter quand le flou et la menace des annulations restent d’actualité, mais le futur s’éclaircit progressivement pour GGS.

“On a une date pour Cuivres en Dombes le 20 juillet. Ca nous donne des perspectives et ça permet de garder une dynamique”

Ils commencent à reprendre contact avec les établissements et les événements annulés avec la crise sanitaire, notamment le bar Un Air de Janis dans Lyon 7ème. “En septembre on devrait jouer pour eux dans le cadre du festival Tous à la Guillotière, qui a lieu normalement en juin et qui est décalé en septembre pour cette année. On espère aussi avoir une date avec la MJC de Pierre Bénite.”

Pour le moment, l’important pour le groupe amateur est de réussir à caler des sessions de travail et finir de mettre au point le projet du moment. Ils ne cachent pas leur reconnaissance envers la MJC pour l’opportunité de résidence qu’elle leur a offerte. “On a eu la chance de pouvoir faire ça, c’est pas forcément le cas pour tous les groupes”. 

Léa, Emilien, Aliocha, Morgan et les autres membres du Groove General Store vont continuer les répétitions du set Amy Winehouse et du reste de leur répertoire pour, on l’espère, nous proposer rapidement des shows toujours plus groovy.

En attendant de les voir sur scène, nous vous invitons à les écouter et groover avec eux sur Youtube, et suivre leurs actus sur leur site, Facebook et Instagram.

Solène GAUDEFROY, rédactrice pour CCC Média

 

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