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À la découverte de Vaugneray : des témoignages historiques

 

Mercredi 3 Mars, CCC Média est allé à la rencontre du collectif À la découverte de Vaugneray. Un collectif qui a pour but de promouvoir le patrimoine du village de Vaugneray, en créant des randonnées balisées accessibles aux petits et grands, tout en permettant de découvrir des témoignages qui ont marqué l’histoire du village. Pierre Bonnet et Albert Viallatoux nous font part de leurs souvenirs.

 

À la tête du collectif À la découverte de Vaugneray, Solange Turpani est à l’origine des actions réalisées, entourée de 10 bénévoles passionnés travaillant ensemble. Nous avons échangé avec 4 membres du collectif : Solange Turpani, Christine Mille, Estelle Averty et Emilien Chianta. Pendant notre échange, nous avons visité le village  et découvert ses bâtiments historiques. 

Lors de cette journée nous avons recueilli deux témoignages historiques de la ville : celui de Pierre Bonnet, 96 ans, et celui d’Albert Vialatoux, 85 ans, ancien Maire de Vaugneray. Nous avons aussi découvert un ancien hôtel, devenu magasin de location de vélos, tenu par Thierry Laureaud.

Crédit photo : CCC Média

Un patrimoine Atypique

La visite commence au magasin de vélo Route ouest Vtt. Sur ses murs vous pourrez observer les œuvres d’un artiste. L’artiste, en manque de moyens financiers, paya l’hôtel Burtel, en faisant don de ses  peintures.  Vous pourrez ainsi observer ses peintures bucoliques, datant de 1924, dans la partie gauche de la boutique.

Crédit photos : CCC Média

Si vous avez l’âme d’un randonneur, vous emprunterez les chemins allant à  la Croix du Vernay, construite et soudée par Pierre Bonnet en 2015. La croix surplombe la vallée. 

“J’ai construit cette croix, j’ai demandé au propriétaire si je pouvais mettre une croix sur ce rocher, parce qu’il n’y en avait plus dans le secteur, je lui ai dit que c’était normal qu’on en remette une autre (…) Je ne vais pas attendre que quelqu’un la fasse, j’ai repris le poste à souder que je n’avais pas repris depuis 20 ans.” 

Il lui a donné le nom de la croix des sources, pour cause, la vallée est entourée de sources. Elle a été inaugurée en automne 2015. 

Un passage marqué par la guerre

Vaugneray n’a pas échappé à la Seconde Guerre mondiale, et la venue d’un enfant juif à marqué les générations. Cet enfant, Charles, a été accueilli et caché par les habitants du village. Pierre Bonnet se remémore cet événement.

“ Le 5 décembre 1942, à la tombée de la nuit, il y avait un brouillard épais, je vois arriver une dame (…) c’était Mme Viallatoux, la grand-mère de l’ancien Maire, Albert Viallatoux. Elle m’a dit : tu vois ce petitgarçon, il ne faut pas que les gens sachent qu’il est là. J’avais à peine 17 ans, il a dormi avec moi pendant deux ans.”  

Le petit Charles a été logé dans la ferme de Iréné et Noémie Combe, employeurs de Pierre Bonnet.

Albert Viallatoux ajoute :

“ Nous emmenions les juifs avec nous à l’école, c’était vraiment risqué, mais on ne s’en rendait pas compte, nous étions jeunes ».

En 1944, Charles rejoint sa mère. Son père, quant à lui, sera arrêté par la Gestapo, il décédera dans un camp de concentration. Charles n’est jamais revenu à Vaugneray pour ne plus se confronter aux douleurs du passé.

La famille Combe fût ensuite médaillée Juste parmi les nations. Cette médaille qui devait être délivrée à Iréné et Noémie Combe, sera délivrée à titre posthume à leur fille, Berthe Combe Ponchon.

La famille Viallatoux a joué un rôle décisif durant cette période. En effet, Jeanne Audibert, grand-mère de Albert Viallatoux, avait mis en place des ateliers chez elle, afin d’envoyer des colis de nourriture et de vêtements aux prisonniers. Jeanne Audibert ainsi que son mari, M. Viallatoux, ont accueilli les prisonniers à la fin de la guerre.

La famille Viallatoux n’a pas reçu de nomination, mais ont participé activement au bien-être de ces familles juives.

Vaugneray à l’aire agricole

Autrefois, l’activité majeure de Vaugneray était agricole. Pierre Bonnet nous raconte qu’il a commencé à travailler dans l’agriculture à l’âge de 10 ans.

“ Je devais trouver un emploi à Lyon, mais il y a eu la déclaration de guerre, il a fallu que je reste pour aider ma mère, ensuite j’ai été placé ouvrier agricole pendant 12 ans ”. 

Il fût placé dans la ferme de la famille Combe en 1936. Pendant ces 12 ans de travail, il participa aux subventions nutritives de la maison de santé de Vaugneray en portant des pots de lait .

“ Tous les agriculteurs du coin emmenaient du lait à la maison de santé”.

En 1953, Pierre achète une ferme dans le Vernay et continue à participer au ravitaillement de la maison de santé en apportant des légumes et des fruits, mais aussi en emmenant des paillasses afin de créer des lits pour les malades. Pierre vit toujours dans sa ferme.

Le presbytère de Vaugneray

En 1972, Albert Viallatoux, président de l’association d’éducation paroissiale, se donne comme objectif de reconstruire un presbytère.

“Je connaissais l’histoire de Vaugneray par mon père. En 1924, Mr. Blanc le maire de l’époque, était propriaitaire de la maison où habitaient les prêtres. Il n’a plus voulu les loger gratuitement, et les a donc exclus, il n’y plus eu de prêtre pendant deux ans.” 

Albert Viallatoux voulait donc acheter un terrain qui appartenait à la municipalité. Le chemin ne se fit pas sans encombre. Le Maire de l’époque ne voulait pas vendre le terrain, Albert s’est donc opposé à lui en lui donnant un ultimatum. Soit le Maire lui vendait le terrain, soit Albert se présentait contre lui aux prochaines élections municipales. Finalement, Il acheta le terrain qu’il mit au nom de l’archevêque afin d’éviter tout problème. Le financement de ce presbytère s’est effectué avec des kermesses et les dons généreux des villageois.

Vaugneray  un petit village mais son histoire est grande

Le collectif À la découverte de Vaugneray nous aide à mettre en lumière des faits historiques et architecturaux. Allez faire un tour dans les sentiers des alentours, peut-être que vous pourriez tomber sur un homme, une femme, qui ont marqué Vaugneray par leur passage.

Clémentine Terrasse, rédactrice pour CCC Média 

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